Glanum - 4 - Les facettes de l'art

4 Les facettes de l'art sur le site de Glanum

On distingue dans les découvertes du site : peinture, sculpture et mosaïque.

4.1 La sculpture

Le site de Glanum a fourni un très bel ensemble de sculptures sur pierre, dont la qualité et la variété témoignent de la richesse de la ville antique et de l'ancienneté de sa culture. On peut voir sur le site même, et au musée de l'Hôtel de Sade, une importante série d'oeuvres qui vont de l'indépendance des Glaniques à l'Empire Romain. Les romains, peuple pragmatique, se sont servis de la sculpture à des fins religieuses mais aussi dans un but de propagande en rappelant par des oeuvres souvent explicites qu'ils étaient les maîtres. Enfin la sculpture a eu une destination purement décorative sans autre objet que l'esthétique.

4.1.1 La sculpture à finalité religieuse


Chapiteau a tete provenant du prytanee, Dyonisos (fragment) (1).jpg
Chapiteau a tete provenant du prytanee, Dyonisos (fragment) (1).jpg

Dans la partie nord du centre monumental glanique, non loin du temple toscan (XVIIa) une grande cour dallée était entourée de portiques sur quatre côtés : les chapiteaux qui couronnaient ces colonnes sont d'admirables témoignages de l'art salien au faîte de sa maîtrise. Une couronne d'acanthe donne naissance à quatre visages ou bustes, tous différents, représentant des dieux du panthéon gréco-romain (Dionysos), des figures mythologiques (Cyclope) ou allégoriques (l'Afrique), des héros celtes portant le torque et des personnages féminins. Ces effigies évoquent immédiatement un espace sacré (cet aspect ayant été confirmé par les découvertes de H. Rolland dans les salles entourant sur trois côtés le péristyle : une vasque de pierre dédiée à Belenos, l'Appolon gaulois, trois crânes trépanés selon le rite salien).


Chapiteau a tete provenant du prytanee, Figure feminine (6).jpg
Chapiteau a tete provenant du prytanee, Figure feminine (6).jpg


Chapiteau a tete provenant du prytanee, Figure masculine (4).jpg
Chapiteau a tete provenant du prytanee, Figure masculine (4).jpg

La fouille du puits à Dromos en 1988 a livré une tête barbue de 24 cm de haut. Le séjour dans l'eau a corrodé le visage qu'on devine de bonne facture et dans lequel on peut reconnaître un Hercule, honoré à Glanum. Cette tête montre les traits sereins du héros au repos, à la chevelure bouclée et à la barbe courte. A l'arrière un appendice ovoïde laisserait à penser qu'il était présenté dans une niche ou devant un mur. Ceci rappelle l'hypothèse de P. Gros selon laquelle il y aurait attribution à Hercule du petit temple géminé avant que le culte impérial ne le récupère. Par conséquent cette tête appartiendrait à la statue cultuelle datant des premières années de l'Empire.


Chapiteau a tete provenant du prytanee, Figure masculine (5).jpg
Chapiteau a tete provenant du prytanee, Figure masculine (5).jpg

Les fouilles du puits à Dromos (LX) ont permis de retrouver des sculpures. Ce puits fut bâti dans le dernier quart du II° s. av. JC et détruit en 90 avant JC, mal restauré il continue de servir jusqu'à ce que le premier forum dans les années vingt av. JC l'enfouisse pour quatre siècles, jusqu'à ce que les entrepreneurs de la fin de l'antiquité le dégage en espérant y trouver de l'eau. Ils y ont aussi jeté les rebuts, éléments architectonique et fragments sculptés ne pouvant être employés comme matériaux de construction pour le nouveau village.


Chapiteau a tete provenant du prytanee, l'Afrique (3).jpg
Chapiteau a tete provenant du prytanee, l'Afrique (3).jpg


Chapiteau a tete provenant du prytanee, Le Cyclope (fragment) (2).jpg
Chapiteau a tete provenant du prytanee, Le Cyclope (fragment) (2).jpg

On a d'abord remonté du puits deux trophées cuirassés à la romaine. Il s'agit de trophées, mannequins sans tête ni membres d'environ 50 cm de haut et posés sur un socle bas, il portent une tunique dont les plis irréguliers paraissent évoquer du tissu et une cuirasse qui pourrait être du cuir. Derrière pend une lourde cape. La seule différence entre les deux est la présence sur l'un seulement d'un pectoral de deux volutes adossées.


Trophee cuirasse a la romaine.jpg
Trophee cuirasse a la romaine.jpg

Ces trophées sont l'exact pendant de deux autres trouvés par H. Rolland dans la fontaine triomphale (XXVI) associés à des statues de gaulois prisonniers. Ces cuirasses dateraient des années 10 av. JC. Du fait que cet équipement de type romain figurait au côté des gaulois vaincus, ce monument pourrait évoquer, outre la conquête de la Gaule, la Guerre Civile qui avait sévi au même moment.

D'autres statues préromaines représentant des gaulois, évoquent l'élite d'une société militaire et aristocratique, elles montrent des chefs. Ces personnages sont figurés assis en tailleur, buste droit, cette pose étant celle des gaulois au repos et au festin. La situation de trouvaille indique comme lieu d'exposition le secteur immédiatement proche de la "salle du conseil" préromaine. Peut-être servaient elles à rappeler que ce lieu était celui du pouvoir.


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Gaulois enchaine.jpg

L'exaltation, par le recours à l'image sculptée, des notables et de leur puissance est prolongée à l'époque romaine avec le Mausolée aux bas reliefs foisonnants, à la fois héroïsants et historiques, sur le socle, et des statues en toge orgueilleuses sous la coupole.

L'art officiel de son côté expose les armes et la gloire de Rome. On a pu apprécier le style clair et précis, plein de distinction dans lequel sont traitées les trophées et les Victoires sur l'Arc de triomphe. En contraste les bas-reliefs en panneaux montrent l'humiliation des fiers gaulois, et dans une des captives affligées, assise sur un monceau d'armes devenues inutiles, on peut voir, personnifiée, la Gaule elle-même (Gallia capta).


Mausolee, bas-relief.jpg
Mausolee, bas-relief.jpg

Très tôt pour la propagande et manifestement aussi pour le culte, furent exposées à Glanum les effigies des nouveaux maîtres, sculptés en marbre blanc de Carrare par les meilleurs artistes et importés d'Italie. Furent ainsi conservés des portraits de la famille proche d'Auguste. Ce sont surtout deux têtes-portraits féminines, d'échelle naturelle, d'excellente facture et d'une grande fraîcheur. L'un représente Octavie, soeur de l'Empereur, modèle des vertues romaines. Elle est ici figurée dans toute sa jeunesse, le visage rond et régulier, yeux larges, cheveux souples tirés en bandeaux ondulés, chignon serré sur la nuque.

Le second portrait, plus hautain, profil net, cheveux plus raides, figure Livie épouse d'Auguste. Le visage est large au front et aux pommettes, la bouche petite et serrée : c'est la beauté altière d'une patricienne, compagne et conseillère du Prince, femme d'ambition et de tête.


Tete en marbre de Livie.jpg
Tete en marbre de Livie.jpg

L'installation de ces images à Glanum doit être datée entre 30 et 20 av. JC.


Tete en marbre d'Octavie.jpg
Tete en marbre d'Octavie.jpg

4.1.2 La sculpture purement décorative


Chapiteau corinthien du mur sud du forum, periode romaine.jpg
Chapiteau corinthien du mur sud du forum, periode romaine.jpg

Il existe notamment une remarquable série de chapiteaux corinthiens sculptés. On observera surtout les blocs de corniches provenant des deux temples.


Decor architectonique du premier forum, Chapiteau de portique.jpg
Decor architectonique du premier forum, Chapiteau de portique.jpg

Sous le larmier décoré de motifs floraux et de têtes de lions-gargouilles, les consoles à volutes (modillons) et les caissons intermédiaires portent une grande variété de motifs ciselés : schémas géométriques, feuilles (acanthe ou chêne), fleurs, etc...


Decor architectonique du premier forum, Chapiteau des temples gemines.jpg
Decor architectonique du premier forum, Chapiteau des temples gemines.jpg

Le décor du petit temple, très voisin de celui du grand, apparaît cependant plus précis et un peu moins exubérant.


Decor architectonique du premier forum, Corniche des temples gemines.jpg
Decor architectonique du premier forum, Corniche des temples gemines.jpg

Des comparaisons avec des vestiges d'autres sites conduisent à donner à ce décor une date assez haute dans la période augustéenne.


Decor architectonique du premier forum, Corniche du peribole des temples.jpg
Decor architectonique du premier forum, Corniche du peribole des temples.jpg

Les acrotères des temples (ornements de faîte et d'angle), bouquets d'acanthes à crosses délicates sont uniques par leur état de conservation. Ces membres éparses permettent en fait d'apprécier les ambitions et la qualité de l'ornementation architecturale au tout début de l'Empire.


Acrotere d'angle d'un temple romain.jpg
Acrotere d'angle d'un temple romain.jpg

Les fouilles du puits à Dromos de 1988 ont également livré trois acrotères (éléments sommitaux généralement fixés aux angles des toits) en forme de masques de théâtre : "les masques tragiques", reposant sur un mince socle trapézoïdal dépourvu de trous de fixation, hauts de 30 cm environ mais mutilés. En effet ils portaient l'onkos (haute coiffure en forme d'ogive caractéristique des masques tragiques). Ces mutilations volontaires et identiques sur les trois pièces, perpétrées au IV° ou au V° s. ap. JC sur ces figures du paganisme avant de les précipiter au fond du puits paraissent avoir été chargées d'une valeur symbolique aux yeux des premiers chrétiens de Saint-Rémy.

Les trois visages au style uniforme et à la physionomie très semblable, sont l'oeuvre d'une même main. Ils ont une même expression de douloureuse hébétude. Mais les cheveux et la barbe en font des personnages distincts appartenant à trois générations: un vieillard, un homme dans la force de l'âge et un adolescent imberbe.

Par le style, encore proche des modèles gréco-romains, et par les types représentés, ces masques ne s'apparentent pas aux productions du reste de la Gaule atribuées au II° s. pour la plupart.

Prenant la forme d'acrotères les masques de Glanum reproduisent des types tragiques connus en milieu classique sur mascarons, oscilla, peintures et mosaïques.

On pourrait les dater du début de l'Empire (période d'intense activité artistique et édilitaire à Glanum).

Le catalogue des masques laissé par Pollux permet de les identifier : le doyen est Leutos (un homme blanc, type assez souvent représenté), le héros dans sa maturité est Xantos (un homme blond). L'identification du dernier masque glanique pose plus de problèmes et on est amené à hésiter entre l'Oulos (le crêpu) et le Panchrestos (le bien doué).

La problématique la plus importante est la question de la signification de ces ensembles (fonctions seulement décoratives ou évocations de tragédies). Leur provenance (théâtre ou tombeau est un élément essentiel d'appréciation. Et surtout l'extrême rareté des séries complètes (les tombeaux possèdaient généralement quatre acrotères) rend hasardeuse toute tentative de reconstitution d'un cycle.


Masque de heros (xanthos).jpg
Masque de heros (xanthos).jpg

La faveur des masques de théâtre comme élément décoratif est immense aux époques hellénistique et romaine. Mais deux types de monuments les accueillent de façon privilégiée :


Masque de jeune homme (panchrestos ou oulos).jpg
Masque de jeune homme (panchrestos ou oulos).jpg


Masque de vieillard (leukos).jpg
Masque de vieillard (leukos).jpg

4.2 La peinture murale

La peinture monumentale était déjà connue dès le II° s. av. JC au moins car on retrouvé, sur la base de statues de dieux-héros assis, des bandes géométriques et des chevaux peints dans une gamme de bleu, d'ocre jaune et rouge essentiellement. Quelques traces sont mêmes visibles sur un des personnages assis en tailleur du sanctuaire XLVa.


Maquette de la piece aux alcoves, avec son decor en IIe style pompeien.jpg
Maquette de la piece aux alcoves, avec son decor en IIe style pompeien.jpg

L'habitude de peindre l'architecture se développe par l'apport des techniques de revêtement des parois mise au point en Grèce et à Rome et exportée largement sur tout le pourtour méditerranéen. Sur des couches de mortier de chaux, de sable et de poudre de marbre ou de calcite, les peintres romains, dès le début du I° s. av. JC, proposent aux habitants de Glanum de somptueuses compositions en trompe-l'oeil architectural qui auront un très grand succès.

Trois maisons et un portique ont conservé des traces parfois importantes de cette décoration importée dans ses techniques et ses modes. Des pans de paroi entiers ont subsisté dans la maison aux deux Alcôves (XVIII). L'étude minutieuse des fragments recomposés, jointe à celle des parois en place, a abouti à une reconstitution assez poussée.


Un des murs de l'alcove realise en fac-simile sur bois.jpg
Un des murs de l'alcove realise en fac-simile sur bois.jpg

Un grand pas a été franchi lors du passage du remontage de parois isolées à une maquette complète, où le moindre détail dans l'élévation et les volumes devait trouver une solution logique. Cet essai en volume, à l'échelle 1/10, permet de distinguer comment le décor s'adapte à la fonction des pièces.

Pour l'antichambre, c'est un simple décor linéaire, de hampes en volutes et de panneaux avec rectangles ou losanges, surmontés d'une fausse corniche à denticules. Au dessus du décor proprement dit sont percées les fenêtres servant à l'aération. Il s'agit d'une imitation tardive et bon marché d'un décor plus ambitieux, tel qu'on peut le voir dans la pièce du fond.

Deux alcôves à angle droit, séparées l'une de l'autre par l'avancée d'un massif de maçonnerie en pisé, permettent d'isoler deux lits. Chacune devait être couronnée d'une voûte et était encadrée de stucs, mais aucun témoin n'en a été préservé.

Pour les parois, le peintre a marqué soigneusement les endroits importants par des colonnes modelées en volume fictif, avec éclairage savant sur de fausses cannelures. Au dessous la plinthe est mouchetée pour imiter un marbre, ou veinée en diagonale en couleurs vives. Sur une paroi longue se sont des imitations de blocs d'appareil rouge bordeaux, à faux bossages, aux joints ornés de perles.

Entre les colonnes, des panneaux appelés orthostates sont unis ou imitent des agates, des albâtres, des marbres. Les filets d'encadrement avec côtés éclairés rendus en blanc, et côtés dans l'ombre au tracé brun, créent un relief et une animation que renforcent les bandes de laurier séparant les différentes orthostates. Au dessus, trois rangs d'appareil, dits à carreaux et à boutisses, montrent les mêmes effets de bossage et la même variété d'imitations de marbres ou de pierres semi-précieuses.

Au sommet un faux-plafond à caissons et une corniche à denticules sont les seuls éléments complètement rétablis sans témoins d'origine.

La violence des tons très saturés peu surprendre et pourtant on peut constater qu'à une lumière atténuée (comme l'était celle qui pénétrait dans cette chambre éclairée par des lampes à huile et deux petits soupiraux) les tons s'harmonisent parfaitement et une chaude ambiance se dégage (constation faite à partir d'une expérience de peinture en fac-similé, à grandeur nature d'un des murs. Ce décor ainsi reconstitué est un des plus vieux témoins de la peinture murale romaine de la Gaule, datée des années 60-50 av. JC.

4.3 La mosaïque

Ce qui frappe avant tout, c'est le caractère ancien des pavements de Glanum et leur ressemblance avec les mosaïques de l'Italie de la fin de la République ou des sites tôt romanisés. Nous allons étudier trois des oeuvres présentes à Glanum.

4.3.1 Le pavement de la maison de Sulla

C'est le pavement le plus ancien de Glanum mais aussi celui qui a suscité le plus grand nombre de contreverses à cause de l'inscription qu'il porte. Cette mosaïque se présente comme un terrazzo-signinum de couleur blanchâtre avec un semis irrégulier d'éclats de calcaire blanc sur lequel se détachent deux bordures et un tapis central en opus tessellatum. La première bordure est faite d'une alternance de carrés et de rectangles dont le décor polychrome est peu fréquent : étoiles à six rais, rouelle, fleuron à feuilles tournoyantes, cercles divisés en portions triangulaires, chacun de ces motifs étant traité en cubes rouges, jaunes, verts et noirs. La deuxième bordure est constituée par le motif, très répandu à Glanum du méandre de svastikas déterminant des rectangles. Le tapis central est une composition en ailes de moulin, en opposition de couleurs blanches et noires. Mais l'élément capital est l'inscription. Le phénomène est peu courant sur mosaïque et il attire l'attention car c'est un nom célèbre : CO [rnelii] SULLAE. G. Ch. Picard y voyait le fils du dictateur, Faustus, ou son cousin, Publius. En outre la demeure aurait pu être rachetée par l'autorité municipale de Glanum en 46 av. JC, pour former l'emplacement de la future basilique. Mais cette hypothèse a été remise en question par les travaux de P. Gros sur le forum. Selon lui vers 30-20 av. JC le forum ne comportait pas encore de basilique, la construction de celle-ci daterait donc de la fin du règne d'Auguste.


Maison de Sulla, pavement.jpg
Maison de Sulla, pavement.jpg

Il faut donc revenir à l'hypothèse de H. Rolland : Cornélius Sulla ne serait qu'un gaulois romanisé, appartenant à la clientèle des Cornelii, qui est attestée à Glanum par d'autres inscriptions. Il proposait donc pour dater cette mosaïque d'utiliser le graphite portant le nom de Teucer et des consuls C. Domitius et C. Cassius donc au moins avant 32 av. JC. En réalité cet élément n'est pas très sûr car le fragment en question fut trouvé non pas dans la pièce même mais dans les remblais de la cour de la demeure.

Par conséquent il faut se rapporter à la datation des peintures de la pièce, parfaitement liées avec le décor de sol, c'est à dire les années 50 av. JC (selon A. Barbet en fonction des peintures de second style connues en Italie). Or aujourd'hui les derniers travaux des spécialistes de la peinture romaine ont tendance à remonter les débuts du second style vers les années 80 av. JC. Donc la mosaïque de la maison de Sulla pourrait être placée entre 80 et 50 av. JC.

Le second pavement de la même maison ne présente pas autant d'intérêt car on ne peut y voir q'une simple composition en quadrillage losangé.

4.3.2 La mosaïque de la maison du Capricorne

Ici le travail de l'artisan est nettement plus élaboré puisque la composition centrée met en valeur un "emblema" (qu'H. Rolland supposait fabriqué en atelier) représentant un grand capridé au milieu d'un cercle rempli par des losanges rayonnant en seize directions. Dans les écoinçons sont placés des dauphins stylisés. Le capridé, de teinte gris pâle sur fond jaune est réhaussé par des touches rouges. Le motif est lui-même rare dans la mosaïque antique et il y a là, de la part du commanditaire, la recherche d'un sujet original mais dont les raisons sont inconnues.

Dans la même maison d'autres pavements à décor plus commun (rinceau à feuilles d'hederae) ont subi d'importants remaniements au cours de l'habitation et il est difficile de les dater plus précisèment que du I° s. av. JC. De même pour les mosaïques de la Maison de Antes où les motifs employés appartiennent au répertoire commun des pavements pompéiens de l'époque de la République.


Maison du Capricorne, mosaique.jpg
Maison du Capricorne, mosaique.jpg

4.3.3 La mosaïque de la maison d'Atys

On remarque ici une grande sobriété de facture (archaïque et rudimentaire). En effet à côté de ces pavements dans lesquels seul le décor est fait de tesselles de mosaïque se détachant sur un fond en béton, ont trouve des mosaïques entièrement en opus tessellatum, de date plus récente, mais toujours en cubes noirs et blancs. Dans la pièce considérée comme une laraire on voit le traditionnel méandre de svastikas, auquel succède une bordure de postes entourant le panneau central blanc.

A part le détail du méandre, les comparaisons stylistiques s'orientent toutes vers les pavements pompéiens ou vers les mosaïques de l'époque augustéenne.

Dans une seconde pièce la composition en méandre et carrés s'inscrit dans le même registre austère et simple.

D'autres fragements de provenance inconnue et conservés au musée de Saint-Rémy attestent que le site de Glanum comportait d'autres pavements du même type dont aucun n'atteignait le stade de la polychromie véritable.

Par rapport à Fréjus, Marseille, Arles ou Aix en Provence, le cas des mosaïques de Glanum est très particulier en Narbonnaise : aucun des pavements connus n'est à placer plus tard que le I° ap. JC. Il semble donc que les habitants de Glanum, très tôt séduits par les habitudes de vie et les décors de l'Italie républicaine, aient adopté un style de mosaïque qu'ils conserveront jusqu'à la fin de leur cité.


Maison d'Atys, mosaique.jpg
Maison d'Atys, mosaique.jpg